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À l'époque où le jazz devient de plus en plus courant au Québec naît le trio Nébu. Composé du flûtiste Jean Derome, du pianiste Pierre Saint-Jacques, et du bassiste Claude Simard, ce groupe vogue entre le jazz et le progressif. Le groupe se forme en 1973, lorsque Derome est toujours au Cégep St-Laurent. (Il poursuivrait ses études ensuite au Conservatoire de musique du Québec.) L'ensemble se produit régulièrement sur scène, un peu partout au Québec, et se présente au Festival de musique ouverte de Châteauvallon, en France, en 1977.
Leur premier album paraît en 1978, sans doute grâce à des connexions avec René Lussier (de Conventum, listé comme assistant à la production) et le groupe Solstice (listé comme collaborateur, et effectivement gérants de l'étiquette de disque Cadence sur laquelle se retrouve les deux albums de ce groupe). Les compositions de chaque musicien sont responsables pour environ un tiers chaque de l'album. Le son de « Nébu » est semblable aux groupes de l'étiquette de disque américaine ECM, un jazz paisible inspiré du classique. La pièce « Carcajou » commence d'un ton assez joyeux, avant de s'embarquer dans des improvisations qui voient Simard produire des bruits qui se situent quelquepart entre le funk-slap et une bande-élastique, avant de revenir (semblablement sans lien) au thème original à la fin de la pièce. La pièce qui clos l'album, « La Femme du cheikh souffre de chromatisme » est de loin la pièce la plus expérimentale de l'album (ainsi que la plus longue). Outre cette dernière, il s'agit plutôt d'un album léger qu'on peut écouter dans des moments de détente tout en remuant la cervelle. Le trio entier participe à la fondation de l'organisation informelle Ensemble de Musique Improvisée de Montréal (EMIM), en plus de Lussier et une panoplie de musiciens qui venaient et partaient de façon bohémienne. Regroupant les artistes improvistes et jazz de la ville lors de spectacles aux clubs et bars de Montréal, l'EMIM prêta son nom en 1979 à l'album « Danses » (toujours sur l'étiquette Cadence) d'un quatuor qui inclut Simard et Saint-Jacques. Nébu se présente sur scène au premier Festival de Jazz de Montréal, en 1980. C'est lors de cette même année que paraît leur deuxième album, du nom de « Motus ». L'album débute de façon assez semblable que le premier, de façon qu'on pourrait penser qu'il s'agit des mêmes sessions d'enregistrement. L'arrivée des guitare électriques au deuxième numéro, suivie de percussions au troisième, démontre une progression au son du groupe, maintenant un peu plus nocturne. La surprise, cette fois-ci, c'est la pochette: Derome choisit de dessiner les 1000 copies à la main, faisant de chaque copie un produit unique. Le groupe se sépare en 1981, mais continuent leurs affiliations avec l'EMIM jusqu'à sa dissolution en 1985. L'EMIM serait ensuite restructurée de façon plus officielle du nom de l'Association pour la Diffusion des Musique Ouvertes (ADMO). Celle-ci ferait le montage du festival No Man's Land, parallèle au Festival de Jazz de Montréal. Du trio même, les activités de Jean Derome suite au groupe sont les mieux documentées: il forme l'étiquette de disques Ambiances Magnétiques avec Lussier, et profite des associations afin d'enregistrer avec de nombreux artistes (y inclus Fred Frith, Chris Cutler, et Pierre Tanguay, entre autres), en plus de son propre groupe, Jean Derome et les Dangereux Zhoms. Pierre St-Jacques (rebaptisé « Pierre St-Jak ») participe dans les mêmes cercles d'activité que Derome, soit en duo/groupe (St-Jak Workshop Non Stop, St-Jak Quartet Off-On, L'Hôtel du bout de la terre, et St-Jak/Vendette, dont ce dernier se présente aussi récemment que 2006), soit en solo (endisquant son sixième album en 2002 pour l'étiquette de musique actuelle « Monsieux Fauteux, m'entendez-vous? »). St-Jak devient aussi un des organisateurs principaux pour l'OFF Festival de Jazz de Montréal. |
Nébu arrives on the scene as Québec begins to familiarize itself with jazz. Uniting flutist Jean Derome, pianist Pierre Saint-Jacques, and bassist Claude Simard, the trio combine jazz and progressive notions. The story begins in 1973, while Derome was studying at the Cégep St-Laurent. (He would pursue musical conservatory studies at the Conservatoire de musique du Québec.) The ensemble appeared regularly on stages across Québec, as well as the Festival de musique ouverte in Châteauvallon, France.
Their first album appears in 1978, no doubt aided by their connections with Conventum's René Lussier (credited as production assistant) and the group Solstice (listed as collaborators, but effectively the managers of the Cadence record label on which appears the band's two albums). Each musician's compositions fill about a third of the album each. "Nébu"'s sound can be compared to the classically-inspired jazz displayed by bands appearing on the American label ECM. "Carcajou", for example, begins on a joyous enough note before wandering into improvisations that see Simard produce sounds somewhere between funk-slap and rubber bands, before abruptly returning to the opening theme at the end of the piece. The closing number, "La Femme du cheikh souffre de chromatisme" is by far the longest and most experimental track. This last one aside, this rather light album is easy to listen to in moments of relaxation while still keeping one's brain engaged. The entire trio participated in the founding of the informal organization Ensemble de Musique Improvisée de Montréal (EMIM), alongside Lussier and a plethora of musicians participating in bohemian fashion, in one day, away the other. Uniting the city's improvisational and jazz artists for shows in local bars and clubs, the EMIM also lent its name in 1979 to the album "Danses" (also released on the Cadence label), performed by a quartet which included Simard and Saint-Jacques. Nébu was one of the performers for the first Festival de Jazz de Montréal, held in 1980. This same year saw the release of their second album, "Motus". Starting off in much the same vein as the first album, one could almost believe these recordings were culled from the same sessions as those for the first album. Electric guitars then appear on the second piece, followed by drums on the third, bringing forth a progression in the group's sound, now somewhat more nocturnal in tone. The surprise this time around is the album sleeve: Derome chose to draw the 1000 copies by hand, making each copy a unique item. Nébu stopped functioning as a trio in 1981, but pursued their affiliations with the EMIM until its dissolution in 1985. The latter would then be restructured into a more official form as l'Association pour la Diffusion des Musiques Ouvertes (ADMO). The ADMO would see to the operations of the No Man's Land festival, running alongside the Festival de Jazz de Montréal. Amongst the trio's members, Jean Derome's post-band activities are best documented: founding the Ambiances Magnétiques label with Lussier, he benefits by recording with various artists (including Fred Frith, Chris Cutler, and Pierre Tanguay, amongst others), as well as with his own group, Jean Derome et les Dangereux Zhoms. St-Jacques (renamed "Pierre St-Jak") frequents the same spheres of activity as Derome, be it in duos and bands (such as St-Jak Workshop Non Stop, St-Jak Quartet Off-On, L'Hôtel du bout de la terre and St-Jak/Vendette, the latter appearing as recently as 2006) or in solo form (recording his sixth album in 2002, for the "Monsieux Fauteux, m'entendez-vous?" label). St-Jak also became one of the main organizers for the Montreal OFF Festival de Jazz. |